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[ mardi, octobre 30, 2001 ]

 
J'ai visité Victoria. En tout j'ai été 2 semaines à Vancouver et Victoria. Le trajet Victoria-Vancouver se fait en autobus, même s'il n'y a pas de pont; l'autobus monte sur un immense traversier. Victoria est une jolie Ville dont le principal rôle est d'être la capitale de la Colombie-Britanique. Mon retour à Vancouver s'est effectué en passant par le Goldsteam Park et Nanaïmo. J'ai fait une escale de 2 heures au Goldsteam Park, parmi les pins géants de la Colombie. La rivière est le site d'un phénomène spécial: Les saumons se débattent par miliers pour remonter une rivière dont la profondeur varie entre 1 et 10 centimètres et qui coule en cascade sur un fond rocheux. Ils ont des dizaines ou centaines de kilomètres à parcourir ainsi pour aller frayer. Pendant tout ce périple, ils ont cessé définitivement de se nourrir. De plus ils subissent les assaux de prédateurs impitoyables. Diverses variétés d'oiseaux les attaquent pour se nourrir. Ils mangent tellement qu'ils ne sont plus capables de s'envoler. Chaque variété d'oiseau a se spécialité: certains mangent la peau, d'autres les yeux, d'autres les chairs, ... Les ours également sont au banquet, mais je n'ai pas eu le temps d'aller sur le site des ours. Finalement après avoir frayé les saumons meurent. Leur chance c'est de se payer une belle mort. Il va s'en dire que l'odeur de poissons mort est très présente.

Je quitte demain pour Seattle.
Robert [7:44 PM]

[ mardi, octobre 23, 2001 ]

 
ALLO! JE SUIS LÀ! À VANCOUVER!

Je ne vous ai pas oubliés. La longue période où je n’ai pas écrit dans mon journal s’explique par ma course pour fuir le froid montagnard, tout en visitant les lieux qui me tiennent à cœur. Cette course fut ralentie par une affreuse migraine le 6 octobre, à Waterton lakes park, et par des maux de ventre les après-midi pendant plusieurs jours. Heureusement, ces maux sont terminés. Une autre raison de retard, c’est la difficulté de trouver une connexion téléphonique pour mon ordinateur. Les accès Internet qui me sont facilement disponibles ne prennent même pas de disquettes et ils sont tellement lents que ça me coûte une fortune seulement pour prendre mes courriels. Ce qui serait l’idéal serait de trouver un endroit où je peux me connecter sur une prise de téléphone, comme j’ai fait entre autre chez mon frère, mais je ne sais pas où c’est possible en dehors des résidences privées. Depuis mon arrivée à Vancouver j’ai priorisé la connaissance du milieu et mon confort personnel. Maintenant que je peux fonctionner ici presque comme un résidant, j’ai mis l’accent sur ce problème de communication aujourd'hui. Je suis allé dans des boutiques internet et il ne fournissent pas de connections pour mon ordinateur. Je dois utiliser leurs machines qui n'ont pas le même clavier que moi et qui est sans accents. Certains prennent les disquettes, mais pas tous. Je suis allé à Tellus, la compagnie de téléphone d'ici. Dans leurs téléphones on peut seulement parler, mais pas connecter d'ordinateur. Je pourrais acheter un cellulaire et m'abonner au service, pour y connecter mon ordinateur, mais leur technique ne fonctionne qu'en Colombie-Britanique et Alberta. Je ne serai pas ici assez longtemps. Donc à part les connections dans les résidences privées, il n'y a que les disquettes, mais pour les courriels, c'est pas pratique. Finalement dans mon hostel, j'ai déconnecté leur internet et me suis branché à sa place. C'est pas légal mais c'est le fun.

J’ai le goût de passer quelque temps à Vancouver et de prendre le temps de vivre. La première journée a consisté à dénicher l’endroit idéal pour séjourner. Donc après 2 nuits au WMCA, j’ai déménagé dans un hostel au Centre-ville. J’y ai une chambre privée pour 130$ par semaine, café et muffins fournis le matin. Il y a une cuisine commune, donc je pourrai éviter de manger dans les restaurants. C’est d’ailleurs ce que je fais autant que possible depuis le début de mon voyage, mais souvent je mange des crudités… Chaque dollar que je dépense, je le multiplie par 200 pour me donner une idée de ce que une telle dépense représente si je la fais tous les jours pendant 6 mois.

J'ai passé la fin de semaine dans ma chambre, à mettre ordre à mes affaires, rédiger du journal, planifier les prochains jours...etc. Finalement, aujourd'hui vous en voyez certains résultâts, même si c'est pas complet. J'ai renouvelé ma chambre pour une autre semaine, soit jusqu'au 31 octobre. Cette semaine j'irai à Victoria et ferai certains détours sur l'île de Vancouver. Je visiterai davantage la ville de Vancouver, et vous donnerai de mes nouvelles. Au premier novembre je partirai pour les U.S.A.
Robert [9:12 PM]

[ samedi, octobre 20, 2001 ]

 
Je suis encore à Vancouver pour une semaine probablement. Il ne fait pas trop chaud mais la vie est agreable.

Mon problème de connection est de trouver une prise de téléphone pour connecter mon ordinateur. Avec AOL je dispose d'un numero local mais je dois trouver une résidence privée pour cela. Je crois que les commerces ont peur qu'il s'agisse d'un interurbain ou ils ne veulent pas que je les empêche de recevoir leur telephones. Je vais essayer de trouver une boutique internet qui fourni ce service. On me dit que certaines acceptent les disquettes, mais le service que j'utilise presentement n'en accepte pas. Aujourd'hui pour prendre mon courrier important seulement et repondre à 2 seulement, ça m'a couté 10$. S'il faut que je fasse cela tous les jours de mes 6 mois, cela fait un total de 2000$. Je calcule comme ça pour chaque dollars que je dépense quotidiennement. Je dois couper dans les depenses ou dans le 6 mois.

Le mystère plane ...

Plusieurs m'ont dit qu'ils ne sont pas capable de mettre un message sur mon site. Je remarque que seulement les plus intelligents y reussissent. La plupart ce sont des membres de ma famille ou des bacheliers.

Je pense que certaines difficultés peuvent survenir du fait qu'il s'agit d'un service anglophone Il faut donc faire : Sign the Guestbook (Signer le livre d'or) puis Continue. Alors vous devez voir un ecran qui vous demande confirmation : Add to Guestbook pour continuer (Ajouter au livre d'or) puis View the Guestbook .

Il est déjà arrivé qu'une personne, dont on taira le nom par crainte de represailles, ne se rende jamais jusqu'à Add to Guestbook. Il y aurait donc peut-être un mystérieux bug qui se produirait parfois avec le service gratuit de commentaires ... et qui empêcherait d'aller jusqu'au bout dans le processus de nouvelle inscription. Comme si le service avait ...des petits moments d'absences , comme les miens mais moins fréquents... Dans ce cas, recommencez ou revenez plus tard.. Nous sommes ouvert 24h/24.
Robert [3:39 PM]

[ mercredi, octobre 17, 2001 ]

 
VENDREDI LE 15 OCTOBRE : VERS VANCOUVER

Je repars sur le pouce. Deux conducteurs m’amènent jusqu’à Abbottsford (moins de 100 km de Vancouver), où j’arrive vers 17 heures. Ce trajet d’environ 300 km m’émerveille avec ces champs d’arbres fruitiers et de vigne ; quel contraste avec mon Abitibi natale si aride !

Pour le dernier tronçon qui me sépare de Vancouver, je préfère prendre l’autobus qui part à 18 heures, car dans la grande ville de Vancouver qui m’est inconnue, je pourrai, plus facilement à partir de la gare, me débrouiller pour trouver un logement. En effet, vers 20 heures me voilà au terminus d’autobus de Vancouver. Je ne magasine pas les logements et je vais au plus court. Je prends le skytrain (métro de Vancouver) et en 3 stations et 3 blocs j’ai un pied à terre au WMCA.

JEUDI, 11, 12, 13, 14 OCTOBRE : VALLÉE DE L’OKANAGAN

Sorti des montagnes, le temps est plus clément. Je décide donc de poursuivre mon voyage sur le pouce. Un couple m’amène à Sicamous, et un jeune travailleur jusqu’à Kelowna. Kelowna est vraiment une ville étrange. D’abord une pancarte annonçant la limite de la ville, mais on n’y voit que des champs inhabités pendant des kilomètres (une dizaine peut-être) . Ensuite viennent d’autres kilomètres où on n’y voit que des commerces d’automobiles : Vendeurs, réparateurs, commerces d’accessoires … d’autos, de camions, de campeurs, de machineries agricoles ou de construction. Aucune résidence là. Finalement, des résidences et de petits commerces étalés sur les deux rives du lac traversé par un pont. Ça ressemble à une banlieue de villégiateurs. Une flèche nous indiquait qu’il y avait un centre d’information touristique plus loin. Malgré toute notre attention nous réalisons que nous avons traversé la ville et le pont sans rien trouver. Même si mon conducteur est parti de la Saskatchewan ce matin et veut se rendre à Vancouver ce soir, il a la gentillesse de revenir de l’autre côté du pont et de faire un tour dans le centre ville pour trouver un point de chute convenable. Impossible de trouver le centre d’information touristique à Kelowna, il manque des flèches quelque part. Soudainement, j’aperçois le Centre Culturel Francophone. J’y descends, assuré d’être bien accueilli. Je ne me suis pas trompé. On me donne toutes les informations dont j’ai besoin et on fait même des téléphones aux hostels pour moi. Je vais à un hostel où l’accueil est très chaleureux. Cette ville est très agréable, mais comme partout dans l’Ouest la vie est plutôt tranquille et on s’y couche tôt.

Le lendemain, je reprends la route pour Osoyoos. À ma grande surprise je suis recueilli par un camion tirant 2 vannes de bois de construction. À Osoyoos, je déniche un motel à 40$ taxes comprises, avec salon, chambre et cuisine (vaisselle fournie) . La température est assez agréable, mais la veste est toujours de mise. Cette petite ville de campagne relativement fleurie et entourée de vergers et vignobles m’est plutôt sympathique. Je décide d’y passer 3 jours. Il n’y a pas grand chose à faire ici, à part la tournée des lieux. Même si c’est la région des vins, les gens ne semblent pas très au courant du festival d’automne des vins. On me dit que c’est probablement terminé. Ils ne sont pas au courant que des vins de la région ont obtenu les plus hautes décorations internationales.

MERCREDI, 10 OCTOBRE : LAKE LOUISE

Je prends un autobus de touriste pour Lake Louise afin de passer par la route panoramique et me rendre au lac. Toujours ces paysages enchanteurs de montagnes dont je ne me tanne pas. Il fait tout de même froid, et j’aimerais bien des temps plus chauds. À 16 heures, je prends l’autobus de Greyhound pour Revelstoke via la Rogers Pass. Je couche à Revelstoke dans un hostel. Ces hostels correspondent vraiment à mes besoins et mes moyens.

MARDI, 9 0CT0BRE : BANFF

Arrivé à Banff dans la soirée du 8, on m’informe que l’hostel (auberge économique) est à quelque 20 minutes de marche. Mon nouvel havresac quoique très lourdement chargé, est plutôt confortable. Avec cette lourdeur sur le dos, j’ai l’impression qu’à chaque pas, mes pieds s’enfoncent d’un centimètre dans le trottoir. C’est tout de même un bon entraînement. J’en ai grandement besoin car, il y a déjà longtemps que je ne fais plus de conditionnement physique. Je pars donc sac au dos. Je dois dire que le trajet s’est avéré de plus de 30 minutes en montant une pente raide. L’entraînement du jour, je l’ai eu plus que désiré. À cet hostel, je n’ai pu avoir qu’une chambre commune déjà occupée par 2 jeunes filles. Épuisé de cette journée, je ne discute de rien et je me couche immédiatement.

Le lendemain le 9 octobre, je déménage dans un Bed & Breakfast au centre-ville. Mon entraînement quotidien est encore fait aujourd’hui. Leurs musées ne m’intéressent pas. Dans ces montagnes, le froid règne, mais le paysage est féerique. Je ne prends pas de photo, car il est impossible de fixer sur pellicule la forte impression créée par ces hautes montagnes. Je fais une marche au Cave and Basin. Il s’agit d’une caverne historique aux eaux thermales sulfureuses. Nous sommes maintenant en dehors de la saison touristique et ce sont les horaires d’hiver qui s’appliquent. Les lieux sont fermés. Je ne m’en préoccupe pas. Je saute les barrières et fait ma propre visite. Cela me suffit et je retourne en ville. Je visite le Banff Spring Hotel, superbe château de 770 chambres. Finalement je vais me promener dans les Cascades Gardens, un des plus beaux aménagement jardinier qu’il m’a été donné de visiter, malgré l’absence de fleur en cette saison.

LUNDI, 8 OCTOBRE : CALGARY SUITE ET FIN

Calgary paraît une ville agréable à vivre pour ses habitants. L’atmosphère est comparable à une banlieue de Montréal, tel que Laval. La vie est orientée vers le côté pratique. Il est frappant de voir comme les aménagements paysager des résidences sont simples, dépourvus de fleur et aux arbustes rares. Et la ville s’endort tôt le soir.

Raymond a pris congé enfin, car il travaille 6 jours par semaines. Répondant à mes désirs, il m’amène visiter le musée naval et celui des Régiments. Ce sont les seconds musée de ce genre en importance au Canada. Par la suite nous passons à un surplus d’armée et j’achète un petit souvenir à Raymond, un petit sac à dos pour ses randonnées à la chasse. Ensuite, Raymond vient me conduire au terminus de Greyhound et je pars pour Banff.

Dans tous ces déplacements Raymond ne s’est pas trompé de route, mais il a fait des détours pour utiliser les voies qu’il connaissait. Moi, j’avais eu l’occasion de me tromper assez souvent. Les indications routières sont petites et tardives. On ne nous informe pas d’avance si nous devons sortir d’une voie rapide à droite ou à gauche. Quand on voit l’indication, on réalise trop tard qu’on est du mauvais côté. Il faut savoir où on va, car les indications sont là pour dire comment on a eu tort.

DIMANCHE, 7 OCTOBRE : JOUR DE L’ACTION DE GRÂCE

Je déjeune et je vais reporter l’auto, suivi par mon frère, qui me ramène à la maison. Je me couche et tente de me reposer un peu avant l’arrivée de la parenté pour la fête de l’Action de Grâce. Dans la soirée, nous sommes réunis autour d’un délicieux banquet comprenant la dinde traditionnelle du Tanks Giving Day. À cette occasion sont réunis, mon frère Raymond, sa conjointe Edna, leur fils Douglas et sa conjointe Tammy, leur fille Johanne avec son conjoint et leurs deux enfants. C’est avec eux que je passe une agréable soirée.

SAMEDI, 6 OCTOBRE : PAR MONTS ET PAR VAUX (suite)

Je me lève vers midi, et quitte la chambre aussitôt. Je me sens bien maintenant, mais passe tout de même à la pharmacie acheter des tylénol. Je ne sais pas si j’aurai le temps de réaliser mon programme de la journée. Je planifie donc et réduis mon trajet à l’essentiel.

Revenant vers les contreforts, je passe devant le Frank Slide. Impressionnant spectacle lunaire de 3 km² de débris rocheux. Le 29 avril 1903, 82 millions de tonnes de calcaire se détachèrent du sommet du mont Turtle et rebondissant sur le flanc de la montagne, s’étalèrent en milliers de pièces sur le village ensevelissant 68 habitants. Sous l’impact certaines roches se sont enfoncées jusqu’à 30 mètres sous la surface. Ce glissement est impressionnant par son ampleur et ses conséquences, mais c’est un phénomène normal dans les Rocheuses en raison de leur formation géologique. Maintenant je ne peux plus m’empêcher de me casser le cou pour regarder le sommet des montagnes en me demandant si le ciel ne me tombera pas sur la tête.

Je continue vers le sud et admire en passant l’élégance des centaines d’éoliennes à Pincher Creek (endroit le plus venteux de l’Alberta) .

J’arrive à l’extrême sud de l’Alberta, au Waterton Lakes Park qui forme avec le Glacier National Park des États-Unis le premier « parc international de la paix » . Près de l’entrée du parc se trouve un enclos de bisons sauvages. Je leur fais une visite prudente en auto. Je m’enfonce ensuite à une trentaine de kilomètre dans le parc par la route Akamina. Les paysages du parc sont spectaculaires, spécialement la vue du mont Custer et du glacier Herbs du côté américain, au bout du lac Cameron. C’est impossible de fixer nos impressions sur photo. Je n’en prends donc généralement pas, car ce serait trahir le message de la montagne. Devant une petite montagne, tu zoom dessus, et la montagne remplis la photo; Pour une énorme montagne, tu n’as pas le choix de t’éloigner et dé-zoomer pour qu’elle entre dans la photo. Résultât : En photo toutes les montagnes sont de même dimension. De plus, comment rendre en photo le fait d’être entouré de ces géants de la nature. Mon esprit enregistre et je retourne vers la sortie du parc.

Je veux voir le musée de voiture à attelage de Cardston à environ 50 km du parc. J’y arrive à 16 :40 heures alors qu’il ferme à 17 heures. La caisse de la vendeuse de billet est même fermée. Mon affreuse nuit, risque de me coûter une journée. Je plaide auprès de la vendeuse que c’est mon unique chance de visiter ce musée. Elle accepte de me laisser entrer, elle entrera mon paiement dans la caisse demain matin. Rapidement, j’essaie, en une tournée rapide de 20 minutes, de tout voir d’une des plus belles collection au monde. Environ 260 voitures exposées illustrent tous les modèles de carrioles, traîneaux, chariots, diligences, qu’on a pu voir dans des films ou dans la réalité. C’est beaucoup de souvenirs et de rêves en peu de temps.

Je file ensuite vers le nord, pour voir le saut de bison Head-Smashed-in, à une centaine de kilomètre en rase campagne. J’y arrive à 18 heures alors que le centre d’interprétation ferme à 17 heures. Ha! Ces heures d’hiver. Un bonhomme sort du centre et me dit qu’il s’en va verrouiller la barrière de l’entrée, à ½ km en bas de la côte. Je vais donc stationner l’auto en bas et je reviens à pieds. Je visite en solitaire les alentours de cette falaise d’une dizaine de mètres, où les Autochtones ont chassé le bison pendant 5700 ans. Environ 500 personnes participaient à ces chasses. Ils orientaient les bisons dans des couloirs qu’ils aménageaient avec des cairns rocheux, se revêtaient de peaux de bison et de loups pour attirer les bisons près de la falaise, et finalement, ils semaient la panique chez les bêtes. Les bisons de tête se voyaient poussés dans le vide par le troupeau en débandade. En bas de la falaise d’autres hommes, tuaient les bêtes qui n’avaient pas trouvé la mort dans leur chute. On faisait sécher la viande pour la conserver. La falaise a déjà été plus haute, car aujourd’hui il y a jusqu’à 10 mètres d’ossements d’accumulés et enterrés.

Je m’en retourne à Calgary, où j’arrive dans la nuit. Je ne veux pas réveiller mes hôtes, alors j’essaie de me reposer un peu en attendant que la maisonnée se réveille.

VENDREDI, 5 OCTOBRE : PAR MONTS ET PAR VAUX

Ce matin, je loue une auto pour aller faire un périple dans le Sud de l’Alberta. Je me sens bien quoiqu’il me semble que ma lucidité est diminuée. Je ne reconnais pas sur-le-champ cette prémisse de la migraine, car je n’ai pas eu de crises depuis une quinzaine d’années. Je fonctionne au ralenti. Je pars dans l’après-midi.

Je file vers le sud, dans les contreforts à l’Est des Rocheuses. Voyons en quelques lignes ce qui s’est passé en cette région depuis quelque 160 millions d’années : Lors de la suite de la dérive des continents, la plaque du Pacifique fit subir une pression énorme à la plaque de l’Amérique laquelle se plissa en accordéon formant successivement les rocheuses de l’Ouest, celles de l’Est et finalement les vallons des contreforts de l’Alberta. Les montagnes au loin sont vigoureuses, mais plus près les vallons jaunâtres, hostiles à la végétation, évoquent l’agonie de ce paysage. Alors que je longe ce paysage, le bonhomme soleil se couche derrière les rocheuses, mais il se sort régulièrement la tête entre les montagnes, comme si mon passage l’intéressait trop pour qu’il se résigne à se coucher pour de bon. Le jaune vallonne entre la montagne et la route se soulevant et se rabaissant en torsions. Je devine que le long corps potelé du bonhomme s’agite sous cet édredon. Et alors ces contreforts m’apparaissent désormais vivants et chaleureux. Finalement, la tête du bonhomme ne réapparaît plus, la lumière s’éteint sur ce paysage. Je bifurque à droite, Les phares de l’auto me dirigent désormais dans le décor du géant. Je me faufile entre les montagnes dans le Crowsnest Pass (à l’école de rang on appelait ça la « passe du nid de corbeau ») .

Le mal de tête de migraine devient évident. Je me rends à Coleman et me dirige immédiatement à l’Hostel (auberge à 12.50$) . Pas moyen de trouver de tylénol. L’unique pharmacie est fermée. De toute façon aucune pilule n’a pu arrêter mes migraines. Je me couche tôt, car ici quand le soleil se couche, tout le monde se couche. La nuit fut affreuse et longue avec ce mal de tête intense. Ce n’est que vers 7 heures du matin que je m’endors.

JEUDI, 4 OCTOBRE : SERPENTS ET DINOSAURES

Mon neveu Douglas a la gentillesse de m’amener à Drumheller et au Dinosaur Provincial Park. Je crois que cette tournée à l’Est de Calgary doit représenter environ 700 kilomètres. Je savais depuis la petite école de rang que l’Alberta était faite surtout de prairies. Maintenant, cette image m’a été gravée dans le cerveau 700 fois. Il valait toutefois grandement la peine de franchir cette distance.

9 kilomètres avant d’arriver à Drumheller, nous faisons un arrêt au Horseshoe Canyon. Nous sommes impressionnés par ces étonnantes formations de roches volcaniques et sédimentaires, qui sont la version albertaine du grand Canyon.

À Drumheller, nous visitons le Reptile World, qui abrite la plus vaste collection de reptiles et d’amphibiens vivants au Canada. Nous refusons l’offre de manipuler Britney, un boa constrictor, même si on nous assure qu’il n’est pas dangereux étant donné qu’il est habitué de se faire manipuler depuis sa naissance.

Par la suite, nous passons au Royal Tyrell Museum of Paleontology, un gigantesque musée qui renferme plus de 80 000 spécimens et 50 squelettes complets de dinosaures. L’Alberta est un lieu de recherche mondialement important en ce domaine. Même si le musée n’en fait pas mention, je sais qu’on a découvert récemment en Alberta, une race de dinosaures carnivores et de petite taille qui chassait en meute les gros dinosaures végétariens. Je rêve d’en voir cloner une couple, mais sous bonne garde.

Un long détour de quelques centaines de kilomètres nous mène au Dinosaur Provincial Park, un site du patrimoine mondial de l’Unesco. C’est une zone désertique aux formes rocheuses très accidentées ( gorges, cheminées de fées, …) modelées par les glaciers, le vent et la pluie et que l’on nomme les badlands. L’érosion révèle des collines chargées d’ossements de dinosaures dont certains sont protégés sur le lieu de leur découverte par un abri de verre.

Ce fut donc une longue et très agréable journée.
Robert [4:48 PM]

[ jeudi, octobre 04, 2001 ]

 
HAVRESAC au dos et PROJET en tête

Je voulais partir de Montréal avec un seul sac à dos comme bagage. Mais dans les minutes précédant mon départ, tout ce qui était important que j’apporte pour 6 mois m’obligeait à ajouter un bagage supplémentaire. C’était vraiment inconfortable. Hier je me suis équipé d’un havresac plus convenable, et me voilà prêt à repartir.

Dans les prochains jours, je prendrai contact avec les grandes caractéristiques géographiques historiques et contemporaines de l’Alberta : Dinosaures, reptiles, buffles, canyon…Aujourd’hui, jeudi le 4 octobre, je pars avec mon neveu Gustave dans la région de Drumheller. Vendredi, je louerai une auto pour aller visiter le sud de l’Alberta, et plus particulièrement le Waterton Lake Park qui est la partie canadienne du parc international qui porte le nom de Glacier Park aux États-Unis. Cela prendra au moins 2 jours. Je reviendrai à Calgary samedi ou dimanche pour fêter l’Action de Grâce avec ma famille d’ici. Lundi je partirai vers Banff.
Robert [7:18 AM]

[ mardi, octobre 02, 2001 ]

 
WEST-EDMONTON-MALL

Jeudi 27 septembre : Visite avec Randy du plus grand centre d’achat au Canada, le West-Edmonton-Mall. Il est immense ce quasi unique attrait d’Edmonton. Le golf est mini contrairement à ce que je pensais, mais la plage artificielle est impressionnante, avec vagues, de multiples glissades variées et même un benji. Le parc d’attraction comprend certains manèges inconnus de la Ronde de Montréal, tels que les sous-marins. Quant aux 800 magasins je n’y ai pas eu d’intérêt.

CHEZ MON FRÈRE : RAYMOND

Vendredi le 28 septembre : Je prends l’autobus pour me rendre chez mon frère Raymond à Calgary. Le paysage me provoque le même sentiment d’ennuie que mon Abitibi natale avec ses interminables terrains plats entrecoupés de pauvres boisés de conifères et de ternes feuillus. Bravo à ceux qui n’ont pas les mêmes goûts que moi.

Je suis accueilli par Tammy, la conjointe de mon neveu Douglas. Mon frère est au travail, tandis que son épouse Edna et son fils Douglas ont dû se rendre d’urgence à Red Deer à cause de l’hospitalisation d’un autre fils Craig. Mon frère arrive du travail dans la soirée. Nous sommes contents de nous voir. Ça fait au moins 5 ans qu’on ne s’est pas vu et jamais on ne s’était parlé en confidents. On a jasé jusque vers 3 heures. De toute notre vie nous ne nous étions jamais parlé ainsi seul à seul. Nous avons même échangé sur nos vécus d’enfant qui nous étaient inconnus. La vie ne nous avait jamais permis d’être des confidents comme aujourd’hui.

Samedi le 29 septembre : Raymond travaille, Adam, fils adolescent de Douglas, est à l’école et les autres ne sont pas revenus de Red Deer. Tammy s’offre à me faire visiter certains attraits de Calgary. Nous allons donc au centre ville visiter la prestigieuse Stephen avenue le Dévonien Garden et le zoo. Je reviens épuisé. Je me couche quelques heures en attendant Raymond. Une partie de la nuit se passe encore en longue conversation et nous nous manifestons très heureux de notre rencontre.

Dimanche le 30 : Raymond et moi allons à Red Deer pour voir Craig. Je fais la rencontre de Edna que je n’avais pas vu depuis environ 35 ans, ainsi que sa fille Johanne, son conjoint et ses enfants. Je suis très heureux de connaître la famille de mon frère. De retour à la maison, je vais visiter Calgary by night. Raymond demeurant presque à la limite de la ville c’est déjà une aventure que de se rendre au Centre-ville par autobus et C-train et d’en revenir. Quant au « Calgary by night », il est plutôt terne; les rues sont peu éclairées et presque désertes.

Lundi le 1er octobre : Raymond travaille encore et toujours. Il fait un soleil d’automne. Je vais m’asseoir dehors avec mon ordinateur pour lire mes courriels et en envoyer quelques-uns. Au retour de Raymond, encore de la conversation jusqu’à minuit. Ensuite nous nous retirons dans nos chambres. Moi, je passe encore quelques heures à écrire mon journal. Demain, j’aurai probablement l’occasion de mener les conversations nécessaires pour préciser les prochaines étapes de mon voyage
Robert [1:31 AM]